Un film africain [ N'Djamena City ]

N'Djamena city est donc la capitale du Tchad, ancienne colonie Francaise, autonome depuis 1958.
Le film de Issa Serge Coelo restitue les affres d'un état africain ou le droit disparaît au profit de la violence et des tortionnaires d'un peuple.
Ce film convenu n'apporte aucune réelle information : rien ici d'historique, c'est une critique silencieuse d'un état revoulu, sans aller au bout des choses, et en ne présentant que les aspects les plus choquants / politiques de ce que le spectateur occidental moyen veut entendre (le film aurait été présenté pour la première fois au Canada).
On assiste donc a la torture de pauvres prisonniers qui n'ont rien demande a personne, et ne se sont mémé pas révolte contre le système. Oui, c'est triste et regrettable, mais on sent dans ce film un point d'arrêt, une posture du cinéaste qui ne cherche pas a prendre vraiment position ( personne ne meurt vraiment, les tortures sont assez peu montrées, il y a une happy end...). Cela met le spectateur devant le difficile problème de la critique puisque d'un point de vue technique, ce film est bien bas.
Si le manque de moyen pour la réalisation de film est un problème connu et récurrent, on peut tout de même se poser la question des dialogues, des plans, des prises de vue, du choix des lieux... Rien ici qui ne surprend, pas une image qui ne démontre d'un peu d'originalité, de construction, d'aventure. On est en face d'une évidence qui confirme sa normalité a chaque séquence.
Certes, on me reprochera ce discours très centre sur la qualité cinématographique du film, qui oublierais le caractère rebelle, historique, dénonciateur d'une dictature terrible qui enferme, frappe, tue tout un peuple. Mais je crois que ce film a le niveau d'une bonne reconstitution historique qui pourrait passer a la télévision française avec l'appui de quelques subventions bien placées. On regrette l'absence de noms, de détails historiques, d'information, d'inventivité, qui même sans moyens techniques pourrait sortir ce film du moule tant attendu des dénonciations tardives des systèmes dictatoriaux.

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